C’est avec peine que j’ai appris ce soir le décès de Maître Lemoine ce mardi.
On pourrait énumérer son palmarès impressionnant mais c’est plutôt au sujet du bonhomme que les mots me viennent. Il m’a fait l’immense honneur de bien vouloir pratiquer avec moi il y a une vingtaine d’années. Il faisait deux fois ma largeur, prenait une place incroyable au tatami et, comment dire, il a eu la gentillesse de me féliciter quand j’ai pu esquisser un semblant de morote. Une petite tape sur le bras pour me dire que c’était bien. Plus pour m’encourager qu’autre chose ; je n’ai pas souvenir de l’avoir fait bouger.
Il s’agissait de mes dernières années de judo. Formé par un de ses élèves et régulièrement blessé, j’aspirais à une pratique non sportive du judo et j’ai pu en discuter avec lui. Pas nécessairement opposé à l’idée, il m’a quand même indiqué l’existence du club d’aïkido.
Je l’ai revu comme nous tous lors de la célébration des 70 ans du Judo Club Nazairien. Je m’avance peut-être mais je pense qu’il était heureux et peut-être même fier de voir le dynamisme de son club tout comme la variété des arts martiaux, les disciplines associées comme on disait autrefois, présentés lors de l’événement et qui ont suivi la voie ouverte par le judo.
Comme un signe du destin, son portrait qui ornait la salle depuis des années a été décroché récemment suite à un incident.
