L’hygiène

Voilà une question importante. L’hygiène est systématiquement présente dans la pratique sportive, dans l’activité physique. Ne pas s’en soucier, c’est s’exposer à des problèmes tôt ou tard.

Cette question est encore plus importante quand la pratique est collective, encore plus quand il y a des contacts, encore plus importante quand on utilise des structures collectives et encore plus importante quand ces structures se situent en intérieur.

Le souci de l’hygiène n’est pas spécifique à l’aïkido. Néanmoins, l’évolution pieds nus sur le tatami, le contact proche entre pratiquants, les chutes et les immobilisations au sol font de l’hygiène un sujet évidemment important. Si on ajoute à cela la rigueur d’esprit dont l’aïkido se prévaut, on comprend qu’il n’est pas question de tolérer un laisser-aller sur le sujet.

Les pieds

L’hygiène des pieds est sans aucun doute ce qu’il y a de plus important dans notre pratique. Il est donc impératif de leur accorder les plus grands soins :

  • les laver soigneusement au moins un fois par jour et les sécher correctement
  • changer de chaussettes après s’être lavé les pieds (voire plus souvent)

Au sujet des chaussettes, certaines personnes choisissent d’en porter sur le tatami :

  • pour protéger les autres (d’une mycose par exemple). Dans ce cas, il est convenable de se laver les pieds immédiatement avant d’enfiler les chaussettes propres et de monter sur le tatami
  • pour se protéger soi-même (à cause d’une blessure par exemple). Dans ce cas, on sera avisé de se laver les pieds immédiatement après la séance

Quoi qu’il en soit, les chaussettes qu’on portera sur le tatami devront être propres (changées après chaque séance) et dédiées à cet usage ; il n’est pas question de pratiquer avec les chaussettes qu’on a portées toute la journée.

Les zori

Ca n’a pas l’air de toujours tomber sous le sens mais nos déplacements constituent un puissant mécanisme de contamination.

Nous amenons avec nos chaussures, de l’extérieur, des pathogènes variés et des saletés innombrables. Nous les acheminons dans les vestiaires après avoir traversé les couloirs. Ensuite, bien que moins contaminées, nous récupérons ces pathogènes et ces saletés avec nos sandales (zori) pour nous rendre dans le dojo. Là, nous abandonnons nos sandales pour monter sur le tatami.

Pour éviter la contamination du tatami, il convient donc de respecter certaines règles impératives mais simples de séparation des lieux :

  • s’essuyer les pieds en arrivant pour limiter l’entrée de saletés dans le bâtiment
  • dans les vestiaires, retirer ses chaussures et enfiler directement ses sandales sans mettre pied à terre
  • dans le dojo, passer directement des sandales au tatami, à nouveau, sans mettre pied à terre
  • ne jamais déambuler pieds nus ailleurs que sur le tatami

Il est de coutume d’utiliser des sandales à l’allure traditionnelle réalisées dans des matières végétales. Les sandales synthétiques ont l’avantage de pouvoir être lavées souvent et décontaminées à l’eau de javel.

En résumé
Jamais pieds nus ailleurs que sur le tatami
Ni chaussures ni sandales sur le tatami
Pas de chaussures dans le dojo
Rigueur absolue dans le respect de ces règles

La tenue

Le keikogi est fait d’une toile relativement épaisse. Après une séance, il conviendrait de le laver pour éliminer la sueur et les saletés récoltées sur le tatami. Mais, en cas d’une pratique très fréquente (dans notre club, jusqu’à quatre séances par semaine), cela suppose de disposer de plusieurs tenues ou de posséder un sèche-linge efficace.

On peut dans ces conditions se contenter d’un lavage par semaine pour autant qu’on prenne la peine de bien mettre à sécher sa tenue immédiatement après la fin de la séance. Pas question de la laisser dans le sac de sport jusqu’au prochain cours (le sac ne doit en fait servir qu’au transport).

On peut lire un peu partout que le hakama ne nécessite que très peu de lavages. C’est une grossière erreur. Le fait qu’il soit sombre (noir ou bleu) fait qu’il n’apparaît jamais vraiment sale. Mais il suffit de le mettre à tremper dans l’eau froide avec une noisette de lessive à main pour se rendre compte qu’en quelques séances il amasse son lot de saletés.

Il est vrai que la complexité de cette pièce d’habillement n’incite guère à lui faire sa toilette. La séance d’étendage et, éventuellement, de repassage qui s’ensuivent sont l’occasion de mettre en pratique ses qualités zen.

Toujours s’agissant de la tenue, il arrive que le pratiquant se change chez lui et se présente au dojo déjà équipé. Cette pratique est rare chez les adultes mais se constate assez souvent chez les enfants. Ce fonctionnement entraîne la contamination du dojo par le véhicule et, réciproquement, en fin de séance, du véhicule par le dojo. Le gain de temps obtenu par cette pratique est très modeste. L’aïkido étant par ailleurs une école de la patience, ce gain de temps pose une question de pertinence.

Les ongles

Ah ! les ongles ! N’est-il pas écrit, bien en évidence, dans le dojo, que la pratique doit se faire ongles propres et coupés courts ? Certes, ce sont nos amis judokas qui on affiché ça il y a des décennies mais c’est toujours d’actualité et applicable à notre discipline.

Si on insiste tant sur les ongles, c’est qu’ils peuvent blesser nos partenaires et, mine de rien, ces blessures peuvent être sévères si elles concernent le visage. De plus, généralement, elles cicatrisent mal.

Disons-le tout de suite : les ongles sont plus facilement propres s’ils sont courts. Et ils doivent être courts. Ceux des mains comme ceux des pieds.

Qu’est-ce que court ? C’est assez simple : l’ongle ne doit pas dépasser la pulpe du doigt même quand on appuie dessus. De cette façon, c’est toujours la pulpe qui entrera en contact avec le partenaire et non l’ongle.

On peut admettre des exceptions pour les personnes pour qui des ongles longs sont nécessaires (pratique d’un instrument de musique tel que la guitare, par exemple). Ces personnes s’astreindront alors à un nettoyage très soigné de leurs ongles.

Il n’y a pas d’exception équivalente pour les ongles des pieds (même si on joue de la musique comme un pied).

Le dojo

Eh bien oui, le dojo participe à l’hygiène. Et il serait étonnant qu’il se nettoie tout seul.

Les locaux mis à notre disposition font l’objet d’un ménage. Cependant, les activités s’enchaînent sur le tatami (aïkido, judo, scolaires…) et le ménage n’est pas fait entre chaque séance.

La préparation du dojo fait partie des servitudes qui incombent aux élèves. Il est donc nécessaire que quelques personnes viennent un peu en avance pour débarrasser le tatami des saletés introduites et laissées sur place par les activités précédentes. Notre club étant constitué en association animée par des bénévoles, les membres doivent comprendre et assumer qu’il ne peut être question de se comporter en consommateur ; l’action bénévole peut prendre cette simple forme de venir balayer, aspirer, nettoyer quelques minutes avant le cours.

Pour un nettoyage plus poussé, il est possible d’organiser des journées dédiées à cette tâche. Une autre façon de passer des bons moments ensemble.

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