Les fondations

L’aïkidō repose sur des fondations historiques parmi lesquelles maître Tamura en a retenu dix, aujourd’hui considérées comme « officielles », et dont il met en avant les quatre premières.

Shisei

Le shisei est la posture, à la fois physique et mentale, un maintien qui met le pratiquant en éveil, disponible. La tête sur les épaules, les épaules sur les hanches, les hanches sur les pieds, les pieds sur terre.

Kokyu

La traduction la plus directe est « respiration ». Evidemment, l’alimentation du corps en oxygène est d’une importance vitale, surtout en cas d’activité physique intense. Mais, si respirer est naturel, instinctif, un apprentissage spécifique a des bénéfices allant au-delà de la seule fonction vitale.

Kamae

On ne conçoit pas un art martial ou un sport de combat sans garde. Kamae, c’est se tenir prêt, se mettre en garde. Kamae prépare déjà la suite des événements. Kamae peut éviter le combat, l’affrontement, mais au cas où il doit avoir lieu, kamae conditionne dans une certaine mesure la forme que prendront les premiers échanges, s’il doit y en avoir plusieurs.

Ma-aï

On peut presque définir les différents budō par la distance qui sépare les potentiels adversaires. Du kyudō où la flèche va franchir un espace considérable au judō qui se pratique corps-à-corps, la distance joue un rôle capital dans chacune de ces disciplines. Pour autant, il est impossible de définir précisément ou plutôt exactement quelle doit être cette distance. Ma-aï est l’espace « convenable », « correct » qui sépare deux aïkidokas sans qu’il soit possible d’en donner une valeur. Certains vont la ressentir instinctivement, spontanément. D’autres auront besoin de temps pour acquérir le ma-aï.

Irimi

Irimi, c’est entrer, pénétrer, transpercer. Comme tout le vocabulaire aïkidō, les traductions sont infidèles et approximatives. Quoi qu’il en soit, il y a dans irimi la notion d’avancer… parfois en reculant. Réduire la distance en pénétrant la défense de l’adversaire, ce qui le rend paradoxalement moins dangereux, moins menaçant si irimi s’accompagne de la prise de contrôle de la situation.

Tenkan

Avant de pratiquer l’aïkidō, j’avais entendu dire que c’était l’art de transformer un mouvement en ligne droite en mouvement circulaire. Il y a de ça dans le déplacement tenkan qui consiste à changer de direction autour d’un pivot.

Ura/Omote

La face cachée, la face visible vont toujours ensemble. Et on retrouve ces deux aspects dans la plupart des techniques d’aïkidō même si l’essentiel de ce qui est visible n’est pas toujours… vu.

Tai sabaki

Difficile de dire tout ce qu’il y a dans tai sabaki tant on le cantonne habituellement au « déplacement du corps ». Tai sabaki est sans doute l’essence de l’aïkidō : se déplacer pour sortir de la trajectoire de l’attaquant, puis pour se placer le plus favorablement possible tout en déstabilisant l’adversaire. Exécuter tai sabaki, c’est devenir tori, celui qui maîtrise la situation.

Atemi

Même s’ils ne sont pas portés, au moins dans la progression habituelle, comme au karaté-dō, les coups, les atemi existent bel et bien dans l’aïkidō. Ils peuvent être employés pour maintenir l’adversaire à distance, pour le contrôler lors de l’exécution d’une technique. Le « mi » de atemi, c’est le « mi » de irimi. C’est le corps, l’ensemble des points vitaux qu’irimi et atemi ont en ligne de mire.

Kokyu ryoku

On est bien au-delà de la seule respiration. Quand sa maîtrise procure des bénéfices aussi variés que puissance, précision ou prise de contrôle de l’adversaire au point où on crée pratiquement ses intentions, ce qui le rend lisible et vulnérable.

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Pour une lecture plus ample, nous vous proposons le site du Comité inter-régional Midi Pyrénées qui reprend un certain nombres d’écrits de maître Tamura.